mercredi 23 novembre 2016

Un avis sur le dernier AOC

Aventures Oniriques et Compagnie propose dans son numéro... 42 (tiens tiens) les textes primés au concours Visions du Futur 2016.

On pourra bientôt trouver le numéro sur le site officiel.

Voici une mini chronique des textes :

Pour quelques patates de plus, de Melody Gervais (Accessit) : Le concept de cette nouvelle est savoureux : l'atmosphère de la planète est si pollué qu'on s'arrache de vieux paquets de chips pour en sniffer l'oxygène. Cela dit, je regrette que le texte n'ait pas vraiment trouvé sa voix, entre l'humour d'une situation pas vraiment crédible, et des passages trop sérieux. Une plume à suivre cependant !

Pour une simple étincelle d'amour, d'Emilie Querbalec (3e prix) : Une nouvelle touchante où, sur Mars, une androïde découvre ses propres sentiments après s'être liée à son créateur. C'est si beau que la sous-intrigue de complot qui s'y greffe n'était peut-être même pas nécessaire. Très bon texte toutefois.

Singularité(s), d'Eric Morlevat (2e prix) : Quelle plume ! Sans doute l'une des meilleures de cet opus. Eric a su me plonger dans l'aventure de ce nerd contacté sur son ordinateur par la toute première intelligence artificielle. Il réveille pour le lecteur ce fameux fantasme de l'ami virtuel salvateur. J'ai moins apprécié la fin, un peu moralisante, mais cette nouvelle bénéficie d'un rythme parfait.

Orwell m'a tu, de Bruno Pochesci (1er prix) : On appréciera ou non la truculence à chaque ligne et le langage cru et argotique - Dardien, Célinien ? - de Bruno Pochesci. Mais il faut lire cette nouvelle. Il faut la lire. Car l'auteur ne nous propose pas, finalement, une énième dystopie anglo-saxonne, ni même réellement orwellienne, comme le titre pourrait le laisser entendre.
Non, Bruno a le courage de nous projeter en France, dans un avenir proche. Le Front est au pouvoir, et le héros tente de survivre avec sa compagne arabe maquillée en européenne, dans un contexte d'épuration raciale, de nationalisme et de protectionnisme à outrance. Un contexte qui semble à la fois exagéré et improbable. Et puis on se souvient de l'actualité. Et ça fait froid dans le dos, mais la future France dépeinte dans ce texte est à nos portes, c'est indéniable.
Encore une fois, il faut lire cette nouvelle. Merci.

Côté illustrations, Jean-Michel Prats, Eric Malterre, Hélène le Dauphin (tiens son dessin me fait penser à ceux de Jubo) et Radja sont aux commandes. Je ne suis pas fan de toutes mais elles font le job. Et Virgilles est à la couverture, superbe.

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